Le commerce de certaines pierres précieuses est plus réglementé que pour d'autres et la législation est parfois très stricte. L'achat et la vente du diamant brut doit respecter la réglementation internationale, notamment le processus de Kimberley. Découvrons à présent comment est structuré le commerce du diamant brut.
Le commerce du diamant brut est alimenté principalement par les 3 plus gros producteurs de diamant au monde, les sociétés De Beers, Alrosa et Rio Tinto.
Ces 3 compagnies minières ont produit à elles seules plus de 65% de la production mondiale de diamants pour l'année 2020. Leur capacité de production se compte en millions de carats chaque année, ils exploitent des mines industrielles souterraines et à ciel ouvert. Les investissements réalisés en recherche et développement se compte en centaines de millions de dollars. Il est nécessaire d'avoir de très bonne connaissance de la géologie du diamant avant de se lancer dans l'exploitation du diamant.
Chaque compagnie minière commercialise ses lots de diamants en fonction de ses propres programmes de vente : par contrat annuel avec des grossistes ou des tailleries ou via des ventes aux enchères.
Dans ce commerce, il est indispensable de bien connaitre les caractéristiques du diamant et de garantir au consommateur la provenance du diamant afin de s'assurer qu'il ne s'agit de diamants du sang.
Les grandes compagnies minières ont mis en place des normes et de règles afin que les diamants qu'ils produisent respectent le processus de Kimberley qui vise à supprimer les diamants de sang (diamants de la guerre) de ce commerce.
Voyons maintenant en détails ses différents canaux de vente.
La Diamond Trading Corporation (DTC) appartient à la De Beers et elle occupe une place centrale dans la commercialisation des diamants qui sont produits dans les mines de la De Beers.
Leurs principales mines sont situées au Botswana, au Canada, en Namibie et en Afrique du Sud.
Ils exploitent aussi bien des mines souterraines, à ciel ouvert que des gisements marins (en Namibie). Ils ont une parfaite maitrise des techniques d'exploration, de recherche et d'exploitation du diamant.
Toute la production et la commercialisation de leurs diamants respectent scrupuleusement le processus de Kimberley.
La DTC a aussi un rôle de régulateur en contrôlant les quantités de diamants qui sont mises sur le marché. Elle peut acheter des diamants bruts sur le marché « outside » lorsque le prix du diamant brut s'effondre.
Les 2 canaux de ventes de la De Beers sont :
S'adresse à des grossistes, des tailleries et des détaillants qui signent des contrats d'achat annuel avec le De Beers. On appelle ces acheteurs les Sightholders et ces ventes les « Sights » (des « Vues »). Ces ventes ont lieu une fois par mois et les acheteurs ont interdiction de refuser les lots qui leurs sont proposés. Ce canal de vente représente en volume environ 90% des ventes de la De Beers. Les sightholders sont des grossistes très actifs dans les principaux centres de négoce du diamant dans le monde. La valeur des lots varie de 500 000 $ à 2 000 000 $.
La De Beers vend une petite partie de sa production de diamants via ce système de ventes qui se nomme le « De Beers Group Auctions ». Plus de 950 sociétés sont inscrites pour ces ventes, la De Beers contrôlent bien sur toutes ces entreprises avant de leur accorder son accréditation. Il s'agit principalement de négociants en diamants, de diamantaires, de fabricants et de détaillants qui se situent sur tous les continents. Ce canal de vente représente en volume environ 10% des ventes totales des diamants produits par les mines de la De Beers.
Le marché « outside » est le marché « hors DTC », c'est-à-dire qui échappe au contrôle de la De Beers.
Dans ce marché on trouvera, principalement la société Alrosa et la société Rio Tinto.
Alrosa est la compagnie minière Russe, c'est la seule entreprise dans ce domaine dans ce pays, ils ont le monopole. C'est le plus gros producteur de diamants au monde, ils exploitent des mines souterraines et à ciel ouvert principalement en Sibérie et ils ont produit 34 millions de carats en 2010. Leurs diamants sont d'excellente qualité. Il est possible d'acheter des lots de diamants bruts mais aussi des lots de diamants taillés. La commercialisation de leurs diamants se fait via différents types de contrats.
Cette compagnie minière exploite la mine de diamants Diavik qui est située à environ 200 kilomètres au sud du cercle polaire arctique, dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada. Elle produit 6 millions de carats par an et emploie plus de 1000 employés, elle a débuté sa production en 2003. Cette compagnie minière vend sa production de diamants à des grossistes qui ont signé un contrat mensuel d'achat ou bien via un système interne de ventes aux enchères. Ils sont certifiés par la Responsible Jewellery Council.
Mis à part ces 2 compagnies minières, d'autres sociétés exploitent des mines industrielles de diamants, à savoir :
Il existe aussi d'autres producteurs de diamants mais ce sont des exploitations semi-industrielles et artisanales notamment dans les pays africains. La quantité de diamants extrait est relativement faible et ne pèse pas lourd en volume par rapport à la production des mines industrielles.
Les principales bourses du diamant sont situées à : Anvers, Londres, New York, Tel Aviv, Bombay.
La plus importante reste Anvers, plus de la moitié du marché mondial des diamants passe par Anvers.
Le quartier diamantaire d'Anvers se décompose principalement en quatre bourses qui sont plus ou moins spécialisées.
On compte approximativement 1 500 sociétés dans le quartier d'Anvers situé entre Hoveniersstraat, Schupstraat, Rijfstraat et Pelikaanstraat.
Ces bourses sont accessibles uniquement aux professionnels.
Les conditions pour devenir membre d'une de ces bourses sont très strictes.